Perspicace avec un parcours atypique, Yacourwa Bouê KONE est un ingénieur financier ivoirien. Il fait partie de la nouvelle élite technocratique engagée dans l’éducation, la politique et l’activisme social.
Ancien vice-président du parti politique de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER), Yacourwa Bouê KONE a récemment créé une Fondation de solidarité intergénérationnelle qui œuvre dans la formation des jeunes urbains et ruraux. Outre l’appui aux journées éducatives, sportives et culturelles dans les zones périurbaines et les villes de province, il a initié un prix d’excellence en faveur des étudiants en journalisme de l’Institut des Sciences et Techniques de la Communication (ISTC Polytechnique).
Monsieur Yacourwa Bouê KONE est marié et père de trois (3) enfants, preuve d’une vie de famille riche savamment articulée avec ses actions caritatives et ses activités professionnelles. Sur ce dernier chapitre, il est bon de savoir que le poly-entrepreneur dans la finance et les services cumule dix-sept (17) années d’expérience à tous les échelons de la chaine hiérarchique et administrative dans les entreprises qu’il a créées et où il a exercé.
Il faut être soi-même, avoir confiance, se fixer un but et ne pas céder aux tentations de court terme. Il faut mettre le long terme avant le court terme et je suis certain que, si ce n’est cette génération d’Africains, les générations suivantes verront une Afrique que le monde cherchera à imiter plutôt qu’à lui donner des leçons.
Après près de 20 années passées à la fois dans le secteur privé et dans la politique, je suis aujourd’hui dans un moment de réflexion, mais aussi d’engagement puisque je profite pour lancer la Fondation KELEMOU et plusieurs autres projets d’entreprises. J’ai également un certain nombre d’activités plutôt de l’ordre de missions de service public. Ainsi, je suis consulté sur diverses questions par des élus et des communautés. Je suis né en Côte d’Ivoire, génétiquement et culturellement, je suis Ivoirien. Je n’ai jamais mis ma culture Senoufo dans ma poche. Je ne me suis jamais privé dans mes déclarations publiques de faire abondamment référence à ma culture.
Nous Africains, devrons être conscient, aujourd’hui, que nous sommes tous engagés, tous les pays sur tous les continents sont engagés, dans une bataille pour l’innovation, pour le capital intellectuel et pour faire avancer nos sociétés. Tout cela peut paraître éloigné de nos préoccupations africaines. Mais je parle régulièrement à nos partenaires d’affaires et je suis toujours surpris d’apprendre le nombre investissements significatifs réalisés en Afrique dans nos pays. Nos pays commencent ainsi à toucher les dividendes de l’investissement qu’elle a fait dans ses ressources humaines depuis les années 1990. Ces femmes et ces hommes sont en train de mettre tout ce qu’ils ont appris au service de l’économie africaine. C’est comme cela qu’on gagnera.
En ce qui me concerne, je reste un éternel insatisfait, pas seulement sur la Côte d’ivoire. Car, l’insatisfaction est l’un des moteurs les plus puissants de l’évolution ! Mais nous Africains, nous devons aller plus vite que les autres. Si nous sommes moins avancés que les autres, ce n’est pas en travaillant moins que nous arriverons à les rattraper et encore moins à les dépasser. Prenons le secteur de l’agriculture en Côte d’Ivoire. L’une des premières opportunités économiques dans notre pays reste tout de même de nourrir les êtres humains, surtout dans le contexte d’une urbanisation croissante. Je pense qu’il faut dynamiser toute la filière agricole. Les paysans Ivoiriens suent sang et eau pour produire une récolte agricole dans un environnement très hostile où, bien souvent, de 40 à 60% de cette récolte est détruite par les insectes ou pourrit bord champ. Nous pouvons dégager des gains énormes à faire tout le long de la chaîne de production agricole.
Les défis sont nombreux. Ce que nous avons, nous Africains, face à ces défis, c’est notre intelligence, nos capacités, nos émotions, notre détermination et nos convictions. C’est le seul matériau que nous avons pour travailler. Cette question de l’investissement dans les hommes, les femmes et les enfants est au cœur de tout. Nous ne pourrons nous en sortir que par cela. C’est pourquoi, nous sommes engagées pour le développement de nos communautés.